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Le Dhammapada – Poésie du Bouddha Shakyamuni !

Dhammapada : version en ligne ou PDF

Monument de Sagesse, le Dhammapada est le corpus bouddhiste, dont les paroles sont les plus courtes, tout en restant évocatrices du message du Bouddha.

Poétique, l’original pāli est bien entendu déjà déformé par les traductions, car le bouddha ne parlait pas cette langue.

Pour autant, il est possible de comprendre l’essence du message en observant le sens général de ces versets.

Bien que le français soit trop souvent inadapté à la transmission fidèle du sens exact, il est remarquable de pouvoir encore discerner la valeur de l’enseignement presque 2600 ans après la mort du bouddha Shakyamuni.

Voici un compte qui tweete les versets du Dhammapada en français : @Citation_Dhamma.

La version PDF téléchargeable est ici (1 Mo).

Paroles poétiques du Bouddha Shakyamuni

I. Les versets jumeaux
II. La vigilance
III. L’esprit
IV. Les fleurs
V. Le fou
VI. Le Sage
VII. L’Arahant
VIII. Les mille
IX. Le mal
X. La violence
XI. La vieillesse
XII. Soi-même
XIII. Le monde
XIV. Le Bouddha
XV. Le bonheur
XVI. Le plaisant
XVII. La colère
XVIII. Les impuretés
XIX. Le Juste
XX. La Voie
XXI. Les versets divers
XXII. Les enfers
XXIII. L’éléphant
XXIV. La soif
XXV. Le bhikkhu
XXVI. Le Brāhmane

I. Les versets jumeaux

1. Le mental est l’avant coureur des conditions, le mental en est le chef, et les conditions sont façonnées par le mental. Si avec un mental impur, quelqu’un parle ou agit, alors la douleur le suit comme la roue suit le sabot du bœuf.

2. Le mental est l’avant coureur des conditions, le mental en est le chef, et les conditions sont façonnées par le mental. Si avec un mental pur, quelqu’un parle ou agit, alors le bonheur le suit comme l’ombre qui jamais ne le quitte.

3. «Il m’a maltraité, il m’a battu, il m’a vaincu, il m’a volé», la haine de ceux qui chérissent de telles pensées n’est pas apaisée.

4. «Il m’a maltraité, il m’a battu, il m’a vaincu, il m’a volé», la haine de ceux qui ne chérissent pas de telles pensées est apaisée.

5. Jamais la haine n’éteint les haines en ce monde. Par l’amour seul les haines sont éteintes. C’est une ancienne loi.

6. Les autres ne connaissent pas qu’ici nous périssons, ceux qui connaissent cela, en ont leurs querelles apaisées.

7. Celui qui demeure contemplant le plaisant, avec des sens non contrôlés, immodéré en nourriture, paresseux, inerte, celui-là, en vérité, Māra le renversera comme le vent renverse un arbre frêle.

8. Celui qui demeure contemplant le déplaisant, avec des sens bien contrôlés, modéré en nourriture, avec confiance et effort soutenu, Māra ne peut le renverser comme le vent ne peut renverser une montagne de roc.

9. Celui qui, non sans purulences, dénué de contrôle de soi-même et d’essentialité, porterait la robe ocre, n’en serait pourtant pas digne.

10. Celui qui a vomi toutes les purulences, qui est bien établi dans les règles morales, pourvu du contrôle de soi-même et d’essentialité, est vraiment digne de la robe ocre.

11. Dans ce qui n’est pas essentiel, ils voient l’essentiel, dans l’essentiel, ils voient le non-essentiel. Ceux qui demeurent dans le champ des idées fausses, jamais n’arrivent à l’essentiel.

12. Ce qui est essentiel, ils le connaissent comme essentiel, ce qui est non-essentiel, ils le connaissent comme non-essentiel. Ceux qui demeurent dans le champ des idées justes, arrivent à l’essentiel.

13. De même que la pluie pénètre dans une maison au mauvais chaume, ainsi, le désir pénètre un esprit non entraîné.

14. De même que la pluie ne pénètre pas dans une maison au chaume en bon état, ainsi, le désir ne pénètre pas dans un esprit bien entraîné.

15. Il s’afflige dans cette vie, il s’afflige après cette vie, dans tous les mondes, celui qui fait le mal s’afflige. Il s’afflige et périt, voyant son action impure.

16. Il se réjouit dans cette vie, il se réjouit après cette vie, dans tous les mondes, le faiseur de bien se réjouit. Il se réjouit, il se réjouit extrêmement, voyant ses actions pures.

17. Il se lamente dans cette vie, il se lamente après cette vie, dans tous les mondes, celui qui fait le mal se lamente. «J’ai fait le mal», ainsi se lamente-t-il, allant vers les états misérables.

18. Il est joyeux dans cette vie, il est joyeux après cette vie, dans tous les mondes, celui qui fait le bien est joyeux. «J’ai fait le bien», encore plus est-il joyeux, allant vers les états heureux.

19. Quoiqu’il récite beaucoup les textes, il n’agit pas en accord avec eux ; cet homme inattentif est comme un gardien de troupeaux qui compte le troupeau des autres ; il n’a aucunement part aux béatitudes de l’ascète.

20. Quoiqu’il récite peu les textes, il agit en accord avec le Dhamma, et se défaisant du plaisir sensuel, de la haine et de l’ignorance, connaissant, selon la vérité, avec un esprit totalement libre, ne s’attachant à rien ici et après, il prend part aux béatitudes de l’ascète.

II. La vigilance

21. La vigilance est le sentier vers le sans mort, la négligence est le sentier vers la mort. Le vigilant ne mourra pas, le négligent est comme s’il était déjà mort.

22. Comprenant cela distinctement, le sage est vigilant, il se réjouit dans la vigilance, se délectant dans le champ des Arya.

23. Ceux qui méditent constamment, ceux qui toujours s’efforcent avec courage, réalisent le Nibbāna, la délivrance, l’Incomparable.

24. Par degrés s’accroît la gloire de celui qui est énergique, attentif, pur en actions, qui discrimine, contrôle, qui est de vie droite, et vigilant.

25. Par l’effort, la vigilance, la discipline et le contrôle, que le sage fasse pour lui-même une île qu’aucun flot ne pourra submerger.

26. Les ignorants, les sots se plaisent dans la négligence, mais le sage protège la vigilance comme le plus grand trésor.

27. Ne vous plaisez pas à la nonchalance, ne fréquentez pas les plaisirs sensuels. Celui qui est vigilant et méditatif obtient un bonheur abondant.

28. Quand l’homme sagace rejette la nonchalance à l’aide du mental sain, ce sage sans chagrin monte au palais de sagesse et promène sa vue sur les ignorants qui souffrent, comme un montagnard promène sa vue sur les gens de la plaine.

29. Vigilant parmi les négligents, bien éveillé parmi les dormeurs, le sage avance comme un cheval rapide, laissant derrière lui une faible monture.

30. Par la vigilance, Sakka devint le chef des Deva ; la vigilance est toujours louée ! La négligence est toujours méprisée.

31. Le Bhikkhu qui fait ces délices de la vigilance et regarde avec crainte la négligence, avance comme le feu, brûlant tous les liens, petits et grands.

32. Le Bhikkhu qui fait ses délices de la vigilance et considère la négligence avec crainte, n’est pas exposé à la chute, il est proche du Nibbāna.

III. L’esprit

33. Cet esprit vacillant, inconstant, difficile à garder, difficile à contrôler, le sage le rectifie comme le faiseur de flèches rend droite une flèche.

34. Tel un poisson qui est tiré de son élément vital et jeté sur la terre, ainsi cet esprit s’agite pour échapper au pouvoir de Māra.

35. L’esprit est difficile à contenir, rapide, il voltige où il le désire. Quand son contrôle est bon, un esprit contrôlé contribue au bonheur.

36. L’esprit est difficile à percevoir, extrêmement subtil, il voltige où il le désire. Que le sage le garde, l’esprit gardé conduit au bonheur.

37. Partant au loin, errant solitaire, impalpable, se cachant dans une grotte, voici l’esprit (ou le cœur). Ceux qui le maintiennent en bride sont libres des liens de Māra.

38. Celui dont l’esprit n’est pas ferme, celui qui ne connaît pas le Dhamma excellent, celui dont la confiance vacille, sa sagesse ne sera jamais parfaite.

39. Celui dont l’esprit n’est pas humecté (par le désir), celui qui n’est pas affecté (par la haine), celui qui a écarté et le bien et le mal, pour qui est ainsi vigilant, il n’y a pas de peur.

40. Connaissant que ce corps est (fragile) comme une jarre, établissant cet esprit (ferme) comme une cité (fortifiée), il doit attaquer Māra avec l’arme de la sagesse, garder sa maîtrise et être sans attachement.

41. Bientôt, hélas, ce corps sera gisant sur la terre, jeté de côté, dépourvu de conscience, comme une bûche sans utilité.

42. Quelque mal que puisse faire un ennemi à un ennemi, ou un haineux à un haineux, un esprit mal dirigé peut nous causer un plus grand mal.

43. Ce qu’une mère ou un père ou aucun autre parent ne pourra jamais faire, un esprit bien dirigé peut le faire, et par lui on s’élève.

IV. Les fleurs

44. Qui conquerra cette terre et le royaume de Yama, et le monde des Deva ? Qui investiguera le sentier du Dhamma, bien enseigné, de même qu’un faiseur de guirlandes cueillerait des fleurs ?

45. Celui qui s’entraîne dans le Dhamma conquerra cette terre et le royaume de Yama, et le monde des Deva. Celui qui s’entraîne investiguera le sentier du Dhamma bien enseigné, de même qu’un expert faiseur de guirlandes cueillerait des fleurs.

46. Sachant que ce corps est comme de l’écume et comprenant sa nature de mirage, l’on doit détruire les flèches fleuries de Māra et passer par-delà la vue du Roi de la mort.

47. L’homme qui cueille les fleurs, dont le mental est distrait, la mort l’emporte comme un grand flot emporte un village endormi.

48. L’homme qui cueille les fleurs, dont le mental est distrait et qui est insatiable dans les désirs, le Destructeur l’amène en sa puissance.

49. Comme une abeille, sans nuire à la fleur, à sa couleur ou à son parfum, s’envole, emportant seulement le miel, ainsi le sage doit parcourir le village.

50. On ne doit pas scruter les fautes des autres, non plus que les choses par eux faites ou non faites, mais ses propres actes faits et non faits.

51. Comme une fleur charmante et belle, mais qui est sans parfum, ainsi est sans fruit le mot bien dit de celui qui n’agit pas, selon.

52. Comme une fleur charmante, belle et très parfumée, ainsi est fructueux le mot bien dit de celui qui le met en pratique.

53. De même que d’un monceau de fleurs, il est fait plus d’une guirlande, de même, beaucoup de bonnes actions doivent être faites par celui qui est né mortel.

54. Le parfum des fleurs ne remonte pas le vent, non plus le parfum du bois de santal, du tagara ou du jasmin. Le parfum de l’attentif peut remonter le vent, l’homme excellent parfume toutes les directions.

55. Santal, tagara, lotus, jasmin, de tous ces parfums le parfum de l’éthique est de loin le meilleur.

56. De petite valeur est le parfum du tagara ou du santal. Le parfum de l’homme éthique, qui se répand même parmi les Deva, est excellent.

57. De ceux qui sont éthiques, demeurant en vigilance, libérés par juste connaissance, Māra n’en trouve pas la trace.

58-59. De même que sur un tas d’ordures, jeté sur la grand route, un lotus charmant au doux parfum peut croître, de même parmi le rebut des êtres, un disciple du Pleinement Éveillé éclipse par sa sagesse les mondains aveugles.

V. Le fou

60. Longue est la nuit pour celui qui veille, longue est la lieue pour celui qui est las, longue cette errance (Samsāra) pour le fou qui ne connaît pas l’Excellent Dhamma.

61. Si, quand il va, il ne rencontre pas un compagnon qui lui est supérieur ou égal, qu’il s’affermisse dans sa course solitaire. Il n’y a pas de compagnonnage avec un fou.

62. «J’ai des fils ! J’ai des biens !», ainsi le fou se tracasse. En vérité, lui, lui-même n’est pas à lui ; à qui les fils, à qui les biens ?

63. Un fou qui pense qu’il est un fou est pour cette raison même un sage. Le fou qui pense qu’il est un sage est appelé vraiment un fou.

64. Même si toute sa vie, un fou s’associe à un sage, il ne comprendra pas plus le Dhamma qu’une cuillère ne connaît la saveur de la soupe.

65. Si, seulement pour un moment, une personne intelligente s’associe à un sage, elle comprend rapidement le Dhamma comme la langue connaît la saveur de la soupe.

66. Les fous de petit jugement errent avec eux-mêmes comme leur propre ennemi, faisant de mauvaises actions dont le fruit est amer.

67. Cette action n’est pas bien faite, quand étant faite, on s’en repent après, et de laquelle on en cueille le fruit, pleurant, le visage plein de larmes.

68. Cette action est bien faite, quand étant faite, on ne s’en repent pas après, et de laquelle on en cueille le fruit avec joie et plaisir.

69. Aussi doux que le miel, ainsi pense le fou d’une mauvaise action qui n’a pas mûri, mais quand cela arrive, alors il va vers la peine.

70. Mois après mois, un fou peut bien manger avec pour toute nourriture une pointe d’herbe Kusa, il ne vaut pas le seizième de ceux qui ont compris le Dhamma.

71. En vérité, une mauvaise action commise ne porte pas immédiatement son fruit, de même que le lait ne caille pas de suite ; couvant, il suit le fou, comme le feu couvert par les cendres.

72. Le fou, vraiment pour sa ruine, gagne connaissance et renommée. Elles détruisent son brillant destin et fendent sa tête.

73. Le fou désire une réputation indue, priorité parmi les moines, autorité dans les demeures, honneurs parmi les autres clans.

74. «Que tant les laïcs que les moines pensent que par moi-même ceci fût fait. Pour chaque ouvrage, petit ou grand, qu’ils se rapportent à moi». Telle est la pensée du fou ; son désir et son orgueil augmentent.

75. Sûrement le chemin qui mène au gain mondain est un, et le chemin qui mène au Nibbāna est autre. Comprenant ainsi, le Bhikkhu, le disciple de Bouddha ne doit pas se réjouir en faveurs mondaines, mais doit cultiver la retraite.

VI. Le Sage

76. Si quelqu’un voit un homme sage qui, comme s’il indiquait un trésor, fait remarquer les fautes et les réprouve, qu’il s’associe à une telle sage personne ; le meilleur sera, non le pire, pour celui qui suivra une telle personne.

77. Qu’il avise, instruise et dissuade du mal, il est aimé de l’homme attentif, détesté par l’inattentif.

78. Ne vous associez pas avec de mauvais amis ou avec des hommes médiocres, associez-vous avec des amis bons et des hommes excellents.

79. Celui qui s’abreuve profondément au Dhamma demeure en bonheur. Avec son esprit clarifié, le sage constamment se réjouit dans le Dhamma révélé par les Ariya.

80. Les irrigateurs conduisent les eaux, les faiseurs de flèches façonnent les flèches, les charpentiers courbent le bois, les sages se contrôlent eux-mêmes.

81. De même qu’un roc solide n’est pas chaviré par le vent, ainsi le sage n’est pas agité par louange ou blâme.

82. Ainsi qu’un lac profond, clair et tranquille, le sage devient parfaitement clarifié en entendant le Dhamma.

83. L’homme excellent abandonne (l’attachement pour) toutes choses, l’homme pur ne bavarde pas avec des pensées de désir ; atteint par le bonheur ou la souffrance, le sage ne montre ni exaltation, ni dépression.

84. Ni par égard pour soi, ni par égard pour autrui, un sage ne doit faire aucun mal. Il ne doit pas désirer des fils, des richesses, un royaume (en faisant le mal). Par des moyens injustes, il ne doit pas désirer le succès. Alors, un tel homme est vraiment moral, sage et droit.

85. Rares sont les hommes qui vont à l’autre rive, le reste des humains court çà et là sur cette rive.

86. Il y a ceux qui agissent droitement, en accord avec le Dhamma, qui est bien exposé, ce sont ceux qui atteindront l’autre rive (traversant) le royaume de Māra, si difficile à traverser.

87. Allant du foyer à l’état sans foyer, l’homme sage doit abandonner les états sombres et cultiver les brillants. Il doit chercher un grand délice dans la retraite, si difficile à goûter.

88. Abandonnant les plaisirs sensuels sans empêchements, l’homme sage doit se nettoyer, lui-même, des souillures de l’esprit.

89. Ceux dont l’esprit a bien accompli les facteurs de l’Eveil, ceux qui sans s’attacher se réjouissent dans la renonciation du désir, ceux-là, les libres de corruption, les resplendissants, ont atteint le Nibbāna même, en ce monde.

VII. L’Arahant

90. Pour celui qui a achevé le voyage, pour celui qui est sans chagrin, pour celui qui est entièrement libéré de toutes choses, pour celui qui a détruit toutes les attaches, la fièvre de la passion n’existe pas.

91. Les attentifs s’exercent sur eux-mêmes, à aucune demeure, ils ne sont attachés. Comme des cygnes quittent leur étang, ils abandonnent abri après abri.

92. Ceux qui n’accumulent pas (les activités karmiques et les possessions), qui sont bien attentifs au sujet de la nourriture, dont l’objet est la vacuité, le sans-signe, la délivrance, leur chemin ne peut être tracé, comme celui des oiseaux dans l’espace.

93. Celui dont les purulences sont détruites, qui n’est pas attaché à la nourriture, dont l’objet est la vacuité, le sans-signe, la délivrance, son chemin ne peut être tracé, comme celui des oiseaux dans l’air.

94. Celui dont les sens sont soumis, tels des coursiers bien entraînés par le conducteur de char, celui dont l’orgueil est détruit et qui est libre de purulences, de tels hommes fermes, même les Deva les tiennent pour chers.

95. Comme la terre, comme un poteau d’Indra, une personne libérée n’est pas ébranlée, elle est comme un étang non souillé par la boue. Pour un tel être qui ne peut changer, il n’y a plus d’errance.

96. Calme est le mental, calme est la parole, calme l’action de celui qui, ayant la parfaite connaissance, est pleinement libre, parfaitement paisible et équilibré.

97. L’homme qui n’est pas crédule, qui comprend l’incréé (Nirvana), qui a coupé le lien de l’existence, qui a mis une fin à toutes occasions (du bon et du mauvais), qui a renoncé à tous désirs, celui-là, vraiment, est l’homme suprême.

98. Que ce soit dans un village ou dans une forêt, dans la vallée ou sur la colline, où que les Arahants demeurent, délicieux, vraiment, est ce lieu.

99. Délicieuses sont les forêts, qui ne plaisent pas aux mondains. Ceux qui sont sans passions s’y réjouiront, car ils n’y cherchent pas les plaisirs sensuels.

VIII. Les mille

100. Meilleur que mille mots inutiles, est un seul mot bénéfique, qui pacifie celui qui l’entend.

101. Meilleur que mille versets de mots inutiles, est une seule ligne bénéfique, qui pacifie celui qui l’entend.

102. Réciterait-on cent stances de mots inutiles, qu’il vaudrait mieux réciter un seul verset du Dhamma, qui pacifie celui qui l’entend.

103. Conquerrait-il mille fois mille hommes sur le champ de bataille, en vérité, le plus noble vainqueur est celui qui se conquiert lui-même.

104-105. La conquête de soi-même surpasse, en vérité, de loin la conquête de tous les autres. Ni un Deva ou un Gandharva, non plus un Māra avec Brahma, ne pourraient changer en défaite la victoire de celui, qui s’est dompté, et qui vit en se contrôlant sans cesse.

106. Quoique mois après mois, par milliers de pièces de monnaie on fasse des offrandes pendant cent ans, et si, même pour un instant, on rend hommage à un libéré de lui-même bien entraîné, cet hommage est, en vérité, meilleur qu’un siècle de sacrifices.

107. Si pendant un siècle on entretient le feu sacré dans la forêt, et si, même pour un instant, on rend hommage à un libéré de lui-même bien entraîné, cet hommage est, en vérité, meilleur qu’un siècle de sacrifices.

108. En ce monde, quelque don ou quelque aumône, qu’une personne cherchant du mérite offre pendant un an, tout cela ne vaut pas un seul quart de l’hommage rendu à l’homme de droiture.

109. Pour celui qui, habituellement, honore et respecte les aînés, quatre choses croissent : l’âge, la beauté, le bonheur et la force.

110. Vivrait-on cent ans, immoral et non contrôlé, mieux en vérité, est de vivre un seul jour, moral et pratiquant les jhāna.

111. Vivrait-on cent ans, sans sagesse et sans contrôle, meilleur en vérité, est de vivre un seul jour, avec sagesse et pratiquant les jhāna.

112. Vivrait-on cent ans, borné et inerte, meilleur en vérité, est de vivre un seul jour, déployant une énergie intense.

113. Vivrait-on cent ans, sans comprendre le surgissement et la chute, meilleur en vérité, est de vivre un seul jour, comprenant le surgissement et la chute.

114. Vivrait-on cent ans, sans voir le «sans mort», meilleur en vérité, est de vivre un seul jour, voyant le «sans mort».

115. Vivrait-on cent ans, sans voir l’incomparable Dhamma, meilleur en vérité, est de vivre un seul jour, voyant l’incomparable Dhamma.

IX. Le mal

116. Hâtez-vous de faire des actions bénéfiques, empêchez votre esprit de faire le mal ; car le mental de celui, qui est lent à faire des actions méritoires, se réjouit dans le mal.

117. Si une personne fait le mal, elle ne doit pas le faire de nouveau, elle n’y doit pas trouver plaisir. Douloureuse est l’accumulation du mal.

118. Si une personne accomplit des actions méritoires, elle doit le faire de nouveau, elle doit y trouver du plaisir. Bienheureuse est l’accumulation du mérite.

119. Même un malfaisant croit à la chance aussi longtemps que le mal n’a pas mûri ; mais quand il porte ses fruits, alors il voit les mauvais résultats.

120. Même une bonne personne voit (le bien) comme mal aussi longtemps qu’il n’a pas mûri ; mais quand il porte ses fruits, alors elle voit les résultats heureux.

121. Ne négligez pas le mal, disant «il ne m’atteindra pas». Même par des gouttes, qui tombent, une jarre est remplie. De même le fou, amassant peu à peu, se remplit de mal.

122. Ne négligez pas le bien, disant «il ne m’atteindra pas». Même par des gouttes, qui tombent, une jarre est remplie. De même le sage, amassant peu à peu, se remplit de bien.

123. Exactement comme un marchand, avec une petite escorte et d’importantes marchandises, évite une route périlleuse, ou exactement comme celui qui désire vivre évite le poison, ainsi doit-on fuir complètement les choses mauvaises.

124. Une main, qui n’a pas de plaies, peut porter du poison. Le poison n’affecte pas celui qui n’a pas de plaies. Il n’y a pas de mal pour celui qui n’agit pas erronément.

125. Sur celui qui offense un homme inoffensif, pur et innocent, sur ce vrai fou, le mal retombe comme une fine poussière jetée contre le vent.

126. Certains naissent d’une matrice, les malfaisants naissent en enfer, ceux qui se conduisent bien vont dans les cieux, ceux qui sont sans purulences réalisent le Nibbāna.

127. Nulle part dans les airs, ni au milieu de l’océan, ni au fond d’une grotte profonde, n’est trouvée une place sur terre où, y demeurant, l’on puisse échapper aux conséquences des mauvaises actions.

128. Nulle part dans les airs, ni au milieu de l’océan, ni au fond d’une grotte profonde, n’est trouvée une place sur terre où, y demeurant, l’on ne puisse être vaincu par la mort.

X. La violence

129. Tous tremblent devant le châtiment, tous craignent la mort. Comparant les autres avec soi-même, on ne doit jamais tuer ou être cause de mort.

130. Tous tremblent devant le châtiment, à tous, la vie est chère. Comparant les autres avec soi-même, on ne doit jamais tuer ou être cause de mort.

131. Quiconque désirant le bonheur pour lui-même, moleste avec le bâton les existences aimant le plaisir, n’obtient pas le bonheur dans l’au-delà.

132. Quiconque, désirant le bonheur pour lui-même, ne moleste pas avec le bâton les êtres désirant le bonheur, obtiendra le bonheur dans l’au-delà.

133. Ne dites à personne des paroles dures, ceux qui les reçoivent riposteront. Pleines de souffrances vraiment, sont les paroles coléreuses. L’échange de coups peut vous meurtrir.

134. Si, comme un gong brisé, vous vous taisez, vous avez déjà atteint Nibbāna, aucun ressentiment ne peut être trouvé en vous.

135. De même qu’avec un bâton, le bouvier conduit les vaches à la pâture, ainsi font la mort et l’âge qui conduisent à leur fin la vie des existences.

136. Quand un fou commet des actions mauvaises, il ne comprend pas leur mauvaise nature. Par ses propres actions, l’homme stupide est consumé, comme s’il était brûlé par le feu.

137-140. Celui qui blesse les innocents viendra bientôt à l’un de ces dix états : appauvrissement, sensation cruelle, perte, mutilation, grave maladie, oppression tyrannique, folie, perte de parents, terrible calomnie, incendie. À la mort, l’insensé renaîtra en enfer.

141. Ni l’errance nue, ni les cheveux tressés, ni l’ordure, ni le jeûne, ni se coucher sur le sol, ni la poussière, ni la boue, ni s’accroupir sur les talons ne peut purifier un homme qui n’a pas surmonté les doutes.

142. Quoique paré de couleurs gaies, s’il vit en paix (avec les passions), subjugué, (les sens) contrôlés, ayant la certitude (des Quatre Degrés Aryas), de vie pure, ayant laissé de côté le bâton envers tous les êtres vivants, celui-là est un Brāhmane, un samana, un Bhikkhu.

143. On peut trouver dans ce monde un homme qui, retenu par la modestie, évite les reproches comme un cheval bien dressé évite le fouet.

144. De même, qu’un cheval bien dressé, touché par le fouet, redouble de vigilance, de même, par la confiance, la moralité, l’effort, la concentration, l’investigation du Dhamma, la sagacité dans le savoir, la pratique et l’attention, débarrasse-toi de la souffrance sans limites.

145. Les irrigateurs conduisent les eaux. Les faiseurs de flèches façonnent les flèches. Les charpentiers courbent le bois. Ceux de bonne conduite se contrôlent eux-mêmes.

XI. La vieillesse

146. Quel rire, quelle exultation peut-il y avoir, alors que le monde brûle à jamais ? Étant submergé par l’obscurité, pourquoi ne cherchez-vous pas la lumière ?

147. Vois ce corps paré, masse de souffrances, masse d’infirmités, auquel constamment s’applique l’esprit, duquel rien ne dure, rien ne persiste.

148. Complètement usée, cette forme, nid de maladies, périssable, masse putride, se brisera. En vérité, la vie se termine dans la mort.

149. Comme des courges jetées en automne, ces os grisâtres. Quel plaisir à les regarder ?

150. D’os est faite cette cité, habillée de chair et de sang. Là dedans sont déposés le déclin, la mort, la suffisance, le dénigrement.

151. Même les chars royaux ornés s’usent, le corps aussi arrive à la vieillesse, mais le Dharma du Sage ne décline point, ainsi que les Sages le révèle parmi les Sages.

152. Cet homme de petit savoir vieillit comme le bœuf, ses muscles croissent, sa sagesse ne s’accroît pas.

153. À travers tant de naissances, j’ai erré dans le Samsāra, cherchant, mais ne trouvant pas le bâtisseur de cette maison. Pleine de souffrance est la naissance répétée.

154. Ô bâtisseur de maison, vous êtes vu, vous ne construirez plus de maison, toutes les poutres sont cassées, votre faîte est brisé, vers la dissolution (Nibbāna) va mon esprit. L’extinction de la soif, je l’ai atteinte.

155. Ceux qui n’ont pas mené dans leur jeunesse la vie de chasteté (brahmacariya) ou qui n’ont pas acquis de mérites, languissent comme de vieux hérons au bord d’un lac sans poissons.

156. Ceux qui n’ont pas mené dans leur jeunesse la vie de chasteté ou qui n’ont pas acquis de mérites, gisent comme des arcs hors d’usage. Ils soupirent après le passé.

XII. Soi-même

157. Si l’on sait que soi-même est cher, l’on doit bien se protéger soi-même. Pendant chacune des trois veilles, le Sage doit rester vigilant.

158. On doit en premier s’établir soi-même dans ce qui convient. Seulement alors on peut instruire un autre. Un Sage, qui se comporte ainsi, ne peut être blâmé.

159. Comme il instruit les autres, il doit agir lui-même. Lui-même pleinement contrôlé, il doit contrôler les autres, car difficile, vraiment, est le contrôle de soi-même.

160. Soi-même est le protecteur de soi-même, car quoi d’autre pourrait être un protecteur ? Par un plein contrôle de soi-même, on obtient un refuge qui est dur à gagner.

161. Par soi-même seulement, le mal est fait, il est né de soi-même, causé par soi-même. Le mal écrase le non-sage comme le diamant écrase une gemme dure.

162. Celui qui est corrompu à l’excès, comme la liane maluva étranglant un arbre sal, se fait, à lui-même, ce qu’un ennemi même souhaiterait pour lui.

163. Faciles à faire sont les choses qui sont mauvaises et non bénéfiques à soi-même. Mais en vérité, très ardu à faire ce qui est bénéfique et bon.

164. L’homme fou qui, à cause des vues fausses, méprise le Dhamma des Arahants, des Ariya et des Justes, fructifie – comme les fruits du roseau kashta uniquement pour sa propre destruction.

165. Par soi-même seulement, le mal est fait ; par soi-même, on est souillé ; par soi-même, le mal n’est pas accompli ; par soi-même, on est purifié. Pureté et impureté dépendent de soi-même. Nul ne purifie un autre.

166. À cause du bien-être des autres, aussi grand qu’il puisse être, le propre bien-être de soi-même ne doit pas être négligé. Connaissant bien son propre bien-être, que l’on soit fortement appliqué au but.

XIII. Le monde

167. Ne suivez pas les petites choses, ne vivez pas en négligence. N’embrassez pas les vues fausses, ne soyez pas un mondain.

168. Soyez vigilant ! Ne soyez pas négligent ! Menez une vie de droiture. L’homme qui marche dans la Voie du Dhamma vit heureux dans ce monde et dans le suivant.

169. Menez une vie de droiture, mais non une vie de corruption. L’homme qui marche dans la Voie du Dhamma vit heureux dans ce monde et dans le suivant.

170. Juste comme on verrait une bulle, juste comme on verrait un mirage, si une personne considère ainsi le monde, le Roi de la mort ne la verra pas.

171. Viens, vois ce monde et cet esprit semblable au char royal orné ! Les fous s’y ébrouent, mais pour qui connaît profondément, il n’y a pas d’attachement.

172. Quiconque auparavant est négligent et qui ensuite ne l’est plus, celui-là illumine le monde comme la lune sort des nuages.

173. Quiconque par de bonnes actions couvre le mal fait, celui-là illumine le monde comme la lune sort des nuages.

174. Aveugle est ce monde ; peu sont ceux qui ici voient clairement. Comme des oiseaux qui s’échappent d’un filet sont ceux qui vont aux cieux.

175. Les cygnes voyagent sur le chemin du soleil ; ceux qui sont doués de pouvoirs voyagent dans l’espace. Les sages sont conduits hors de ce monde, ayant conquit Māra et son armée.

176. Il n’y a pas de mal qui ne puisse pas être fait par quelqu’un qui ment, qui a transgressé la loi unique, et qui est indifférent à un autre monde.

177. En vérité, les avares ne vont pas dans les royaumes des Deva. Les fous, en vérité, ne louent pas la générosité. Mais l’homme sage se réjouit en donnant, et par cela devient heureux dans la vie future.

178. Meilleur qu’une unique souveraineté sur terre ou meilleur qu’aller au ciel, meilleur même que le pouvoir sur tous les mondes, est le fruit de celui «qui est-entré-dans le courant».

XIV. Le Bouddha

179. Celui pour qui la conquête (des passions) n’est pas changée en défaite, dont aucune passion conquise dans ce monde ne le suit, ce bouddha sans trace, de rang suprême, par quel chemin le ferez-vous venir ?

180. En celui dans lequel il n’y a pas cette soif enchevêtrante, embrouillante, de mener une quelconque vie, ce bouddha sans sentier, de rang suprême, par quel chemin le ferez-vous venir ?

181. Ces sages, qui sont absorbés en méditation et qui se réjouissent dans la tranquillité de la renonciation, ces parfaits et vigilants bouddhas, même les Deva les tiennent pour les plus chers.

182. Rare est la naissance comme homme, difficile est la vie que les mortels mènent, difficile est l’ouïe du Dhamma sublime, exceptionnelle est l’apparition d’un bouddha.

183. S’abstenir de tout mal, cultiver le bien, purifier son esprit, voici l’enseignement des bouddhas.

184. La patience et l’endurance sont l’ascétisme le plus haut, Nibbāna est suprême, disent les bouddhas. Car n’est pas un disciple (pabbajita), celui qui blesse autrui, ni un ascète (samana) qui moleste les autres.

185. Ne pas insulter, ne pas blesser, se restreindre, selon le code fondamental de discipline, se modérer en nourriture, vivre dans un endroit solitaire, pratiquer les plus hauts états de conscience (jhāna). Ceci est l’Enseignement des bouddhas.

186-187. La satisfaction dans les plaisirs sensuels ne s’élève pas d’une pluie d’or. Peu de douceur, mais douloureux sont les plaisirs. Sentant cela, le sage ne trouve aucun délice même dans les plaisirs célestes. Le disciple du Bouddha se réjouit de la destruction de la soif.

188-189. Les hommes frappés de peur vont en maints refuges, dans les collines, les bois, les jardins, les arbres et les temples. Mais un tel refuge n’est pas sûr, un tel refuge n’est pas suprême ; recourant à un tel refuge, on n’est pas libéré de tout mal.

190-191. Celui qui cherche refuge dans le Bouddha, le Dhamma et le Sangha, voit avec une juste connaissance les Quatre Vérités des Aryas. La souffrance, la cause de la souffrance, le passage au-delà de la souffrance et l’Octuple sentier qui mène à la cessation de la souffrance.

192. Ceci, vraiment est le sûr refuge ; ceci, vraiment, est le refuge suprême. Cherchant un tel refuge, on est libéré de la souffrance.

193. L’homme accompli est difficile à trouver, il ne naît pas n’importe où. La famille où est né un tel sage prospère heureusement.

194. Heureuse est la naissance des bouddhas. Heureux est l’enseignement de l’excellent Dhamma. Heureuse est l’unité du Sangha. Heureux est l’ascétisme de l’unifié.

195-196. Celui qui révère ceux qui sont dignes de révérence, que ce soit les bouddhas ou les disciples, celui qui a surmonté les passions et s’est débarrassé du chagrin et des lamentations, celui qui révère de tels êtres de paix et sans peur, son mérite ne peut être mesuré.

XV. Le bonheur

197. Heureux vivons-nous, sans haine parmi les haineux ; au milieu des hommes qui haïssent nous demeurons sans haïr.

198. Heureux vivons-nous, en santé parmi les souffrants (des souillures) ; au milieu des souffrants nous demeurons en santé.

199. Heureux vivons-nous, sans languir pour les plaisirs des sens, parmi ceux qui languissent ; au milieu de ceux qui languissent, nous demeurons sans languir (sans avidité).

200. Heureux vivons-nous, nous qui n’avons pas d’attachements mondains, nous sommes nourris de joie extrême, comme les Deva radieux.

201. La victoire engendre la haine, le vaincu vit dans la souffrance. Le paisible vit heureux, abandonnant victoire et défaite.

202. Il n’y a pas de feu comparable à la convoitise, pas de crime comparable à la haine, il n’y a pas de mal comparable au corps, pas de bonheur plus haut que la paix (Nibbāna).

203. La faim est la plus grande des maladies, les sankhāra, le plus grand mal. Connaissant ceci dans sa réalité, le sage réalise Nibbāna, le suprême bonheur.

204. La santé est le plus haut des gains, le contentement est la plus grande richesse, les gens loyaux sont la meilleure famille, Nibbāna est le suprême bonheur.

205. Ayant goûté la saveur de la parfaite retraite et de la paix, il est sans chagrin ni tache, savourant le goût de la haute joie du Dhamma.

206. Excellente est la vue des Ariya ; leur compagnie est toujours bénéfique. Et ne voyant pas les fous, on sera toujours heureux.

207. En vérité, celui qui marche en compagnie des fous s’attriste pour longtemps, l’association avec les fous est toujours douloureuse, telle l’association avec un ennemi ; heureuse est l’association avec un sage (dhīra), comme est la rencontre avec des proches.

208. En vérité, les Ariya ont la connaissance, sont sages, instruits, sincères et respectueux, suivre donc de tels hommes vertueux et intelligents, comme la lune suit le chemin des étoiles.

XVI. Le plaisant

209. Se joignant à ce qui doit être évité, ne se joignant pas à ce qu’il faut préserver, abandonnant l’effort, le but, celui-là qui est attaché au plaisir envie celui qui s’exerce.

210. Ne rien cultiver de ce qui vous est cher, ni ce qui ne vous est pas cher. Ne pas voir ce qui est cher et voir ce qui n’est pas cher, tout est pareillement douloureux.

211. Donc, ne tenez rien ou personne pour cher, car la séparation d’avec ce qui est cher est mauvaise. Les liens n’existent pas pour celui à qui rien n’est cher ou non-cher.

212. De l’affection naît le chagrin, de l’affection naît la crainte. Pour celui qui est complètement libre d’affection, il n’y a pas de chagrin : d’où alors la crainte ?

213. Du plaisir naît le chagrin, du plaisir naît la crainte. Pour celui qui est complètement libre du plaisir, il n’y a pas de chagrin : d’où alors la crainte ?

214. De l’attachement naît le chagrin, de l’attachement naît la crainte. Pour celui qui est complètement libre d’attachement, il n’y a pas de chagrin : d’où alors la crainte ?

215. Du désir sensuel naît le chagrin, du désir sensuel naît la crainte. Pour celui qui est complètement libre du désir sensuel, il n’y a pas de chagrin : d’où alors la crainte ?

216. De la soif naît le chagrin, de la soif naît la crainte. Pour celui qui est complètement libre de soif, il n’y a pas de chagrin : d’où alors la crainte ?

217. Celui qui est parfait en moralité et connaissance, qui est établi dans le Dhamma, qui a réalisé les vérités et qui remplit ses propres devoirs, celui-là, les gens le tiennent pour cher.

218. Celui qui a développé un souhait pour (atteindre) l’ineffable (Nibbāna), celui dont le mental est pénétré (par les trois fruits), celui dont l’esprit n’est pas lié par les désirs des sens, une telle personne est appelée «celle qui est dans le courant supérieur».

219-220. Cet homme, depuis longtemps absent d’un lointain voyage et qui revient sauf, les parents et les amis lui font bon accueil à son arrivée. De même, les bonnes actions recevront celui qui les a faites comme les parents reçoivent un être cher à son retour.

XVII. La colère

221. On doit renoncer à la colère, on doit renoncer à l’orgueil, on doit surmonter les entraves. Les maux n’échoient jamais à celui qui ne s’attache pas à la psyché et au corps et qui est sans passion.

222. Celui qui, comme un char roulant, contient sa colère qui s’élève, je l’appelle un vrai conducteur, les autres ne sont que des teneurs de rênes.

223. Dompter la colère par la non-colère. Dompter le mal par le bien. Dompter l’avarice par le don. Dompter le mensonge par la vérité.

224. On doit parler en vérité, on ne doit pas se mettre en colère, on doit donner sur ses rares provisions à qui demande. Par ces trois choses, on peut aller en présence des Deva.

225. Les sages qui sont non violents et sont toujours contrôlés, quant au corps, vont à l’état sans mort, libres de souffrance.

226. Et en ceux qui sont toujours vigilants, s’entraînant eux-mêmes jour et nuit et qui sont complètement tendus vers le Nibbāna, les purulences s’évanouissent.

227. C’est un vieux dicton, Atula. Il n’est pas seulement d’aujourd’hui. «Ils blâment ceux qui s’assoient silencieux et ceux qui parlent de trop, ceux qui parlent peu, ils les blâment aussi ; dans ce monde, il n’est personne qui ne soit blâmé».

228. Il n’y eut jamais, il n’y aura jamais, et il n’y a pas maintenant, une personne qui est totalement blâmée ou totalement louée.

229. Examinant jour après jour, celui qui est intelligent loue celui qui est sans défauts, composé et doué de connaissance et de moralité.

230. Qui ose blâmer celui qui est semblable à l’or raffiné ? Même les Deva le louent, par Brahma également, il est loué.

231. On doit se garder des mauvaises actions causées par le corps. On doit être contrôlé quant au corps ; abandonnant la mauvaise conduite du corps, on doit être de bonne conduite quant au corps.

232. On doit se garder des mauvaises actions causées par la parole. On doit être contrôlé quant à la parole ; abandonnant la mauvaise conduite de la parole, on doit être de bonne conduite quant à la parole.

233. On doit se garder des mauvaises actions causées par le mental. On doit être contrôlé quant au mental ; abandonnant la mauvaise conduite du mental, on doit être de bonne conduite quant au mental.

234. Les sages sont contrôlés en action. En parole, ils sont aussi contrôlés. Ils sont aussi bien contrôlés en mental. En vérité, ils sont pleinement contrôlés.

XVIII. Les impuretés

235. Comme une feuille qui se dessèche, maintenant, les messagers de la mort vous attendent, vous vous tenez sur le seuil du départ, et vous n’avez aucune provision (ou viatique).

236. Faites une île de vous-mêmes, efforcez vous durement et devenez sages ; purgés des impuretés et sans passion, vous entrerez dans la Terre sublime des Arya.

237. Votre vie est arrivée à sa fin maintenant. La mort vous assigne en sa présence. En chemin, il n’y a aucune place de repos pour vous. Aucune provision (ou viatique) non plus pour vous.

238. Faites une île de vous-mêmes, efforcez vous durement, devenez sages, purgés des impuretés et sans passions, vous ne reviendrez pas à la naissance et au déclin.

239. Par degrés, petit à petit, de moment en moment, un homme sage doit enlever ses propres impuretés, comme un orfèvre enlève les scories de l’argent.

240. Comme la rouille, surgie du fer le détruit, lorsqu’elle apparaît, ainsi ses propres actions conduisent le transgresseur dans les états de malheur.

241. L’absence de répétition est la rouille des enseignements. L’absence d’effort est la rouille des maisons. L’indolence est la corruption de la beauté. L’inattention est le défaut du veilleur.

242. La dépravation est impureté de la femme. L’avarice est l’impureté du donneur. Les impuretés, en vérité, sont toutes mauvaises choses dans ce monde et le prochain.

243. Une plus mauvaise impureté que celles-ci est l’ignorance, la plus grande. Abandonnant cette impureté soyez sans impuretés, ô bhikkhus.

244-245. Facile à vivre est la vie de celui qui est sans honte, qui est impudent comme la corneille, médisant, hardi, arrogant et corrompu. Dure est la vie de celui qui est modeste, qui cherche constamment la pureté, en étant détaché, humble, de vie propre et intelligent.

246-247. Celui qui, en ce monde, détruit la vie, dit des mensonges, prend ce qui n’est pas donné, va vers la femme des autres, s’adonne aux intoxicants, un tel homme déterre sa propre racine dans ce monde-ci.

248. Sache ainsi, ô brave homme ! «Malaisées à contrôler sont les mauvaises choses». Ne laisse pas la convoitise et la perversité te traîner vers la misère prolongée.

249. Les gens donnent suivant leur confiance et leur contentement. Quiconque, en cela, est envieux de la nourriture et de la boisson des autres, ne parvient pas au Samādhi que ce soit de jour ou de nuit.

250. Mais celui qui a coupé complètement ceci : le sentiment, l’a déraciné, l’a détruit, atteint le Samadhi de jour et de nuit.

251. Il n’y a pas de feu semblable au désir, pas d’étreinte semblable à la haine, il n’y a pas de filet semblable à l’illusion, pas de flot semblable à la soif.

252. Facilement vues, les fautes des autres, difficiles à voir, nos propres fautes ; comme de la menue paille, on trie la faute des autres, mais on cache les siennes comme se dissimule un habile oiseleur.

253. Celui qui voit les fautes des autres et est toujours irritable, ses purulences croîtront, il est loin de la destruction des purulences.

254. Dans l’espace, il n’y a pas de sentier, pas d’ascètes (samana) en dehors de la communauté ; les hommes trouvent leurs délices dans les obstacles, les Tathāgata sont libres d’obstacles.

255. Dans l’espace il n’y a pas de sentier, il n’y a pas d’ascètes (samana) en dehors de la communauté ; il n’y a pas de conditionné qui soit éternel, il n’y a pas d’instabilité dans les bouddhas.

XIX. Le Juste

256. Il n’est pas juste, celui qui juge avec brutalité et faussement. L’homme sage doit rechercher et le vrai et le faux.

257. L’homme intelligent qui conduit les autres non faussement, mais, selon le Dhamma et impartialement, et qui est gardien du Dhamma est appelé‚ un «juste».

258. Ce n’est pas un sage simplement parce qu’il parle beaucoup. Celui qui est sûr, sans haine et sans peur est appelé‚ un sage.

259. Il n’est pas «versé dans le Dhamma» simplement parce qu’il parle beaucoup. Celui qui écoute peu et voit le Dhamma par le corps et l’esprit est en vérité «versé dans le Dhamma». Ainsi en est-il de celui qui n’est pas négligent vis-à-vis du Dhamma.

260. Pas plus est-il un Ancien, simplement parce que sa tête est grise et que son âge est mûr. «Vieux-en-vain», serait-il appelé.

261. Celui en qui sont vertu, Dhamma, non-violence, contrôle et discipline, cet homme sage qui a rejeté les impuretés est, en vérité, appelé un Ancien.

262-263. Non par seule éloquence, non par belle apparence, un homme devient-il «de bonne nature», s’il est jaloux, égoïste ou menteur. Mais celui en qui ces défauts sont coupés, arrachés et éteints cet homme sage qui a rejeté la haine est appelé, en vérité, «de bonne nature».

264. Ce n’est pas en se rasant la tête qu’un homme indocile, qui profère des mensonges, devient un ascète. Comment serait-il un ascète, lui qui est plein de désir et de convoitise ?

265. Celui qui a subjugué totalement le mal ― petit et grand ― est appelé un ascète, parce qu’il a vaincu tout mal.

266. Non plus est-il un bhikkhu simplement parce qu’il obtient des autres (sa nourriture). En adoptant des manières offensantes, on ne deviendra certainement pas un bhikkhu.

267. En ceci qu’il a abandonné le mérite et le démérite, qu’il est brahmacarya, qu’il vit dans ce monde avec compréhension, vraiment il est appelé un bhikkhu.

268-269. Pas seulement par le silence, il deviendra un sage, celui qui est inerte et ignorant. Comme s’il se saisissait d’une balance, le véritable Sage prend le meilleur et fuit le mal. Pour cette raison, il est un sage. Celui qui comprend tous les mondes est appelé un Sage.

270. Il n’est pas non plus un Ariya, celui qui blesse les êtres vivants. Par la non-violence envers tous les êtres vivants, il est appelé‚ un Ariya.

271-272. Ni par la moralité, ni par les devoirs, ni par l’étude, ni même par la concentration, ni par la réclusion, ni en pensant : «je jouis de la béatitude de la renonciation, inconnue du mondain», que vous devez vous reposer satisfait sans atteindre l’épuisement des impuretés.

XX. La Voie

273. Des sentiers, l’octuple est le meilleur. Des vérités, les Quatre Vérités sont les meilleures. L’état sans passions est le meilleur des états. Des êtres humains, celui qui voit clair est le meilleur.

274. La vérité est la seule Voie, il n’y en a pas d’autre pour la pureté de la vision ; entrez dans ce sentier, c’est la déroute de Māra.

275. Entrant dans cette Voie, vous mettrez fin à la douleur. L’ayant appris, je vous ai enseigné le sentier de l’enlèvement des épines.

276. Vous, vous-mêmes, devez faire un effort. Les Tathāgata sont seulement des instructeurs. Les méditatifs, qui entrent dans la voie, sont délivrés des liens de Māra.

277. «Impermanentes sont toutes choses conditionnées». Quand on discerne ceci avec sagesse, on est désabusé de l’insatisfaisant. Ceci est le sentier de la pureté.

278. «Insatisfaisantes sont toutes choses conditionnées». Quand on discerne ceci avec sagesse, on est désabusé de l’insatisfaisant. Ceci est le sentier de la pureté.

279. «Sans essence (anatta) sont toutes choses». Quand on discerne ceci avec sagesse, on est désabusé de l’insatisfaisant. Ceci est le sentier de la pureté.

280. Le nonchalant qui ne lutte pas quand il doit lutter, qui, bien qu’il soit jeune et fort, est indolent, dont l’intention d’aspiration est affaiblie, qui est paresseux, ne réalisera pas la Voie par la Sagesse.

281. Gardé en paroles, bien contrôlé en mental, qu’il ne fasse rien de non méritoire par le corps, qu’il purifie ces trois modes d’action et conquière le sentier réalisé par les Sages.

282. Vraiment, de la méditation naît la compréhension, sans méditation la compréhension s’évanouit. Connaissant ce double sentier de perte et de gain, que l’on se conduise de façon à ce que la compréhension puisse croître.

283. Coupez la forêt des passions, mais non les arbres réels. Car de la forêt des passions naît la peur. Coupant la forêt et les taillis, soyez nettoyés de vos passions, bhikkhus.

284. Car aussi longtemps que le taillis des passions d’un homme envers les femmes n’est pas coupé, restât-il un brin, aussi longtemps son mental est dans les liens, comme le veau qui tète encore est lié à sa mère.

285. Coupez votre affection, comme avec la main un lilas d’automne. Cultivez ce sentier de paix. Nibbāna a été exposé par le Bien Allé.

286. Je veux demeurer ici à la saison des pluies, là en automne et en été, ainsi le fou rêve, il ne réalise pas le danger (de la mort).

287. L’homme possédé par le désir ardent, dont le mental est fixé sur les enfants et les troupeaux, la mort le saisit et l’emporte comme un grand flot un village endormi.

288. Là, aucun fils comme protection ni père, ni même d’autres parents. Pour celui qui est vaincu par la mort, là, pas de protection de ses proches.

289. Comprenant ce fait, que l’homme sage, moralement contrôlé, dégage rapidement la voie qui mène à Nibbāna.

XXI. Les versets divers

290. Si en renonçant à quelque bonheur léger, on peut obtenir un plus grand, que l’homme sage renonce au petit, considérant le plus grand bonheur.

291. En infligeant la douleur aux autres, celui qui désire son propre bonheur n’est pas soulagé de la haine, étant lui-même embarrassé dans les liens de la haine.

292. Ce qui doit être fait est laissé non fait, ce qui ne doit pas être fait est fait. Les purulences de ceux qui sont arrogants et inattentifs augmentent.

293. Ceux qui toujours, énergiquement, pratiquent l’attention au corps, qui ne suivent pas ce qui ne doit pas être fait, qui toujours font ce qui doit être fait, les purulences de ceux-là, attentifs et conscients, vont à leur fin.

294. Ayant tué la mère (la soif), le père (l’orgueil), deux rois guerriers (opinions sur l’éternalisme et le nihilisme) et ayant détruit un pays (les sens et leurs objets) avec son gardien du trésor (attachement au père), imperturbé va le Brāhmane (l’Arahant).

295. Ayant tué le père (l’orgueil) et la mère (la soif), deux rois guerriers (croyances d’éternalisme et de nihilisme) et ayant détruit les cinq obstacles (désirs des sens, haine ou colère, torpeur, agitation ou remords, doute), imperturbé va le Brāhmane.

296. Bien éveillés, les disciples de Gotama toujours s’élèvent, eux qui, jour et nuit, constamment mettent leur attention sur le Bouddha.

297. Bien éveillés, les disciples de Gotama toujours s’élèvent, eux qui, jour et nuit, constamment mettent leur attention sur le Dhamma.

298. Bien éveillés, les disciples de Gotama toujours s’élèvent, eux qui, jour et nuit, constamment mettent leur attention sur le Sangha.

299. Bien éveillés, les disciples de Gotama toujours s’élèvent, eux qui, jour et nuit, constamment mettent leur attention sur le corps.

300. Bien éveillés, les disciples de Gotama toujours s’élèvent, eux dont le mental, jour et nuit, se réjouit dans la non-violence.

301. Bien éveillés, les disciples de Gotama toujours s’élèvent, eux dont le mental, jour et nuit, se réjouit dans la méditation (bhāvanā).

302. Difficile est la renonciation et de s’en réjouir. Difficile et pénible est la vie du foyer, ainsi que l’association avec ceux qui ne sont pas des égaux. Les maux accablent un voyageur dans le Samsāra. Ne soyez pas un voyageur, ne soyez pas un poursuiveur d’insatisfaction.

303. Celui qui est rempli de confiance et de vertu, possesseur de renommée et de richesses, en quelque pays qu’il se trouve, il est partout honoré.

304. Même de loin, les bons sont visibles comme l’Himalaya, alors que les mauvais sont invisibles comme des flèches lancées dans la nuit.

305. Celui qui s’assied solitaire, celui qui marche solitaire, celui qui demeure solitaire, celui qui est alerte, celui qui solitaire, subjugue le soi, cherchera ses délices dans les profondeurs des forêts.

XXII. Les enfers

306. Le menteur va dans l’état malheureux, comme celui qui ayant fait, dit : «je n’ai pas fait». Tous deux, partant dans l’autre monde, deviennent égaux, hommes d’actions viles.

307. Beaucoup, de ceux qui portent la robe jaune, sont de mauvaise nature, incontrôlés et mauvais. À cause de leurs mauvaises actions, ils renaissent dans l’état malheureux.

308. Mieux vaut avaler une boule de fer rouge, semblable à une flamme de feu, que de manger les aumônes, immoral et incontrôlé.

309. Quatre infortunes accablent un homme insouciant qui commet l’adultère : le démérite, le sommeil perturbé, le blâme en troisième et l’état malheureux en quatrième.

310. L’acquisition de démérite cause une naissance future malheureuse ; brève est la joie de l’homme et de la femme unis dans l’anxiété : le roi impose de lourdes punitions. Donc qu’aucun homme ne fréquente la femme d’un autre.

311. Exactement comme l’herbe kusa qui, cueillie maladroitement, blesse la main de qui la cueille, de même la vie ascétique, maladroitement menée, mène à l’état malheureux.

312. Tout acte relâché, toute observance corrompue, toute vie chaste (brahmacariya) indécise, rien de ceci n’est de grand fruit.

313. Si quelque chose doit être fait, qu’il le fasse, qu’il l’entreprenne énergiquement, car l’ascétisme relâché, tout au plus, répand encore plus de poussières.

314. Il est mieux de ne pas faire une mauvaise action, après, on s’en tourmente. Il est mieux de faire une bonne action, l’ayant faite, on ne s’en repent pas après.

315. Comme une ville frontière gardée au dehors et au dedans, gardez-vous vous-mêmes. Sûrement, ne laissez pas glisser cette opportunité, car ceux qui laissent glisser cette opportunité, souffrent quand ils naissent dans les états malheureux.

316. Les êtres qui ressentent de la honte pour ce qui n’est pas honteux, qui ne ressentent pas de honte pour ce qui est honteux embrassent des vues fausses et vont vers les états malheureux.

317. Les êtres, qui voient de la crainte là, où il n’y en a pas, qui ne voient pas la crainte dans ce qui doit être craint, embrassent des vues fausses et vont vers les états malheureux.

318. Les êtres, qui imaginent le faux dans ce qui ne l’est pas, qui ne voient pas l’erreur dans ce qui est erroné, embrassent des vues fausses et vont vers les états malheureux.

319. Les êtres connaissant le faux comme faux et ce qui est juste comme juste, embrassent des vues justes et vont vers l’état heureux.

XXIII. L’éléphant

320. Comme un éléphant sur le champ de bataille résiste aux flèches décochées de l’arc, ainsi endurerai-je les injures. En vérité, la plupart des gens sont de mauvaise nature.

321. Seuls les chevaux ou les éléphants bien dressés sont montés aux cérémonies. Tout comme le roi conduit la monture royale, les meilleurs parmi les hommes, sont les hommes dressés qui endurent l’injure.

322. Excellentes sont les mules bien dressées, ainsi aussi sont les chevaux racés du Sindh et les nobles éléphants porteurs de défenses complètement entraînés ; mais de loin, le plus excellent est celui qui s’entraîne lui-même.

323. Sûrement, on n’ira jamais vers la terre infoulée (Nibbāna) en montant ces animaux, l’homme contrôlé par le soi subjugué le fait.

324. Le porteur de défenses nommé Gardien du Trésor (Dhanapālako), au temps du rut, incontrôlable, captif, ne mange plus une bouchée. Le porteur de défenses se souvient de la forêt des éléphants.

325. Quiconque est torpide, glouton, endormi, qui erre de-ci, de-là ou qui gît comme un gros porc nourri d’eaux sales, cet homme stupide, encore et encore, cherchera la matrice (la renaissance).

326. Précédemment, cet esprit allait errant comme il voulait, où il désirait, comme il lui plaisait. Aujourd’hui, avec attention, je le maintiens complètement, comme un cornac avec son croc maîtrise l’éléphant en rut.

327. Réjouissez-vous dans la non-négligence. Gardez bien votre esprit. Dégagez-vous de la mauvaise voie comme l’éléphant enfoncé dans la vase se dégage.

328. Si vous trouvez un compagnon prudent (qui convient) pour vivre avec vous, qui se conduise bien et est sage, vous pouvez vivre avec lui, joyeusement et avec attention, surmontant tous dangers.

329. Si vous ne trouvez pas un compagnon prudent (qui convient) pour vivre avec vous, qui se conduise bien et qui est sage, alors, comme un roi quitte un royaume conquis, vous devez vivre seul, tel un éléphant dans sa forêt.

330. Meilleur est de vivre seul, il n’y a pas de compagnonnage possible avec un fou. Que l’on vive seul, ne faisant aucun mal et que l’on soit libre de soucis, tel un éléphant dans sa forêt.

331. Heureux les amis quand le besoin survient. Heureux le contentement avec juste ceci ou cela. Heureux le mérite quand la vie est à sa fin. Heureuse est la destruction de toute souffrance.

332. Heureux, en ce monde, d’assister sa mère. Heureux aussi d’assister son père. Heureux d’assister les ascètes. Heureux aussi d’assister les Purs.

333. Heureuse est la vertu jusqu’à la vieillesse. Heureuse la confiance inébranlable. Heureuse l’obtention de la sagesse. Heureuse l’abstention du mal.

XXIV. La soif

334. La soif d’un homme livré à une vie négligente croît comme une liane. Il saute de vie en vie comme un singe aimant les fruits de la forêt.

335. Pour quiconque en ce monde, si cette soif indigne et déréglée le vainc, ses chagrins fleurissent comme l’herbe bīrana gorgée de pluie.

336. Pour quiconque en ce monde, si cette soif indigne et déréglée est vaincue, les chagrins tombent, comme les gouttes d’eau de la feuille du lotus.

337. Ceci, je vous le dis ! Bon courage à vous qui êtes assemblés ici ! Creusez profond pour déraciner la soif comme quelqu’un en quête de la douce racine de bīrana. Ne laissez pas Māra vous écraser encore et encore, comme le torrent un roseau.

338. Juste comme un arbre aux racines non endommagées et solides, qui, quoique coupé, fera des rejets, de même, si la soif latente n’est pas déracinée, ce chagrin s’élèvera encore et encore.

339. En celui en qui les trente-six courants (de la soif) coulent vers les objets de plaisir avec force, des pensées pulsantes, pleines de désir emportent cet homme à la mauvaise compréhension.

340. De partout coulent les flots de la soif. Les lianes naissent et prolifèrent. Voyant cette liane qui a surgi ; avec sagesse, coupez les racines.

341. Vers ces êtres, là, s’élèvent des plaisirs qui se ruent (vers les objets des sens) et qui sont imbibés (de soif). Ces hommes penchés sur le plaisir, ne cherchant que le bonheur, vont, en vérité, à la naissance et au déclin.

342. Les hommes, enveloppés par la soif, sont terrifiés comme un lièvre captif ; tenus fermes par les entraves et les liens, pour longtemps, ils vont vers le chagrin, encore et encore.

343. Les hommes, enveloppés par la soif, sont terrifiés comme un lièvre captif. Par conséquent, un bhikkhu, qui souhaite l’état sans passion (Nibbāna) doit écarter la soif.

344. Celui qui, vide de désir (pour le foyer), est attaché à la forêt (de l’ascétisme) et étant libre de désir (pour le foyer) retourne en courant à ce même foyer – contemple cet homme ! – libre, il retourne en courant à ce lien même.

345. Ce n’est pas un lien puissant, dit le sage, que celui qui est fait de fer, de bois ou de chanvre. De loin est plus puissante cette soif pour les joyaux et les ornements, les fils et les épouses.

346. Ce lien est résistant, dit le sage. Il est lâche et pourtant difficile à délier. Ceci aussi, ils le coupent et abandonnant les plaisirs sensuels, ils renoncent, sans aucun désir supplémentaire.

347. Ceux qui sont enivrés de convoitise tombent dans le courant comme une araignée tomberait dans la toile qu’elle-même a tissée. Ceci aussi le sage l’a coupé et il erre, sans désir, renonçant à tous les chagrins.

348. Abandonnez le passé, abandonnez le futur, abandonnez le présent pour aller sur l’autre rive de l’existence avec le mental libéré de toute chose, ne subissez pas de nouveau la naissance et le déclin.

349. Pour la personne qui est agitée par de mauvaises pensées, qui a de fortes passions, qui ne voit que le plaisant, la soif grandit fermement. Vraiment, elle renforce les liens.

350. Celui qui se réjouit en subjuguant les pensées, qui médite sur l’impureté, celui qui est toujours attentif, celui-là mettra une fin à la soif ; il coupera le lien de Māra.

351. Celui qui a atteint le but, qui est sans peur, qui est dépourvu de soif, qui est sans passions, qui a coupé les épines de la vie, ce sien corps est le dernier.

352. Celui qui est dépourvu de soif et libre d’attachement, celui qui est habile en étymologie et en vocabulaire, celui qui connaît le groupement des syllabes et leur assemblage, il est celui qui est appelé le porteur du dernier corps, celui de profonde sagesse, un grand homme.

353. «J’ai tout vaincu, je connais tout, de tout je suis détaché, à tout j’ai renoncé, je suis pleinement libéré par la destruction de la soif. Ayant tout compris par moi-même, qui pourrai-je appeler mon Maître ?»

354. Le don du Dhamma surpasse tous les dons. La saveur du Dhamma surpasse toutes les saveurs. Le délice dans le Dhamma surpasse tous les délices. Celui qui a détruit la soif surmonte toutes les douleurs.

355. Les richesses ruinent le fou, mais non ceux en quête du «par-delà». Par la soif des richesses, l’homme sans intelligence se détruit, tout comme il détruit les autres.

356. La mauvaise herbe est la souillure des champs ; l’attachement est la souillure de l’homme. Par conséquent, ce qui est donné à ceux qui sont sans passion porte un grand fruit.

357. La mauvaise herbe est la souillure des champs ; la haine est la souillure de l’homme. Par conséquent, ce qui est donné à ceux qui sont libres de haine, porte un grand fruit.

358. La mauvaise herbe est la souillure des champs ; l’illusion est la souillure de l’homme. Par conséquent, ce qui est donné à ceux qui sont libres d’illusion porte un grand fruit.

359. La mauvaise herbe est la souillure des champs ; le désir est la souillure de l’homme. Par conséquent, ce qui est donné à ceux qui sont sans désir, porte un grand fruit.

XXV. Le bhikkhu

360. Il est bon de contrôler l’œil, il est bon de contrôler l’oreille ; il est bon de contrôler le nez, il est bon de contrôler la langue.

361. Il est bon de contrôler l’acte, il est bon de contrôler la parole, il est bon de contrôler le mental, il est bon de contrôler toutes choses. Le bhikkhu contrôlé de toutes parts est libre de toute souffrance.

362. Celui qui est contrôlé quant à la main, au pied, au langage, et au plus haut, la tête ; celui qui se réjouit en méditation, et qui est calme et posé ; celui qui est seul et satisfait ; celui-là, je l’appelle un bhikkhu.

363. Le bhikkhu qui a le contrôle de la langue, qui parle avec sagesse, qui n’est pas infatué, qui explique le sens et le texte, douce, en vérité, est sa parole.

364. Le bhikkhu qui demeure dans le Dhamma, qui se réjouit dans le Dhamma, qui médite sur le Dhamma, qui se rappelle bien le Dhamma, ne tombe pas hors du Dhamma excellent.

365. Qu’il ne méprise pas ce qu’il a reçu, qu’il n’aille pas envier le gain des autres. Le bhikkhu qui envie le gain des autres, n’atteint pas la concentration.

366. Quoiqu’il ait peu reçu, si un bhikkhu ne méprise pas ce peu, les Deva le loueront, lui qui est de vie pure et n’est pas indolent.

367. Celui qui n’a aucune conception de «moi et mien», que ce soit envers le corps ou l’esprit, celui qui ne se chagrine pas pour ce qu’il n’a pas, celui-là, en vérité, est appelé un bhikkhu.

368. Le bhikkhu qui demeure en amour bienveillant. Qui est content de l’enseignement du Bouddha, atteindra l’état de paix et de bonheur : la cessation de l’existence conditionnée.

369. Videz ce bateau, ô bhikkhu ! Vidé par vous, il ira rapidement. Coupant votre convoitise et votre animosité ; par ce moyen, vous irez vers le Nibbāna.

370. Cinq supprimés, cinq abandonnés, de plus cinq cultivés, le bhikkhu qui a été au-delà des cinq obstacles est appelé le «traverseur-de-courant».

371. Méditez bhikkhu ! Ne soyez pas inattentifs. Ne laissez pas votre esprit tournoyer sur les plaisirs des sens. Ne soyez pas négligents et n’avalez pas une bille de fer brûlante. Si vous vous brûlez, ne vous lamentez pas que «ceci est souffrance».

372. Il n’y à pas de méditation (jhāna) sans sagesse. Il n’y a pas de sagesse sans méditation. Celui en qui il y a sagesse et méditation est, en vérité, en présence de Nibbāna.

373. Le bhikkhu qui s’est retiré dans une demeure solitaire, qui a calmé son esprit, qui perçoit clairement le Dhamma expérimente une joie supra-humaine.

374. Celui qui, continuellement, est pleinement attentif (sati) de l’origine et de la disparition des agrégats expérimente joie et ravissement, réalisant le sans mort (Nibbāna).

375. Et voici, le commencement pour un bhikkhu plein de sagesse : contrôle des sens, contentement, respect du Patimokka (code fondamental de l’éthique), association avec des amis énergiques, bénéfiques et de vie pure.

376. Qu’il soit cordial en ses manières et raffiné en conduite. Par cela, plein de joie, il mettra fin à la souffrance.

377. Comme la liane du jasmin laisse tomber ses fleurs fanées, ainsi, bhikkhus, devez-vous rejeter totalement la convoitise et l’agressivité.

378. Le bhikkhu qui est calme en son corps, calme en sa parole, tranquille, qui est bien composé, qui a vomi toutes choses mondaines, est vraiment appelé un «paisible».

379. Par vous-mêmes, censurez-vous vous-mêmes ; par vous-mêmes, examinez-vous vous-mêmes. Gardés par vous-mêmes et attentif, bhikkhus, vous vivrez heureux.

380. Par vous-mêmes, en vérité, vous êtes le protecteur de vous-mêmes. Vous-mêmes, en vérité, êtes le refuge de vous-mêmes. Contrôlez, par conséquent, vous-mêmes comme un marchand contrôle une noble monture.

381. Plein de joie, plein de confiance dans l’enseignement du Bouddha, le bhikkhu atteindra l’état de Paix, l’apaisement des choses conditionnées, la béatitude.

382. Le bhikkhu qui, pendant qu’il est encore jeune, se dévoue à l’enseignement du Bouddha, illumine ce monde comme la lune sortant des nuages.

XXVI. Le Brāhmane

383. Luttez et endiguez le courant (de la soif). Écarte, Brāhmane, les désirs des sens. Connaissant la destruction des constituants de la vie, sois, Brāhmane, le connaisseur de l’incréé (Nibbāna).

384. Quand en deux états (tranquillité de l’esprit et vue pénétrante) un Brāhmane va sur l’autre rive, alors tous les liens de ce Connaissant tombent.

385. Celui pour qui n’existe pas cette rive-ci (les six sens internes) ou cette rive-la (les six sens externes), non plus qu’à la fois cette rive-ci et cette rive-là, celui qui est sans détresse et non lié, lui, je l’appelle un Brāhmane.

386. Celui qui est méditatif, sans taches, et fixé, celui qui a fait son devoir et est libre des purulences, celui qui a atteint le plus haut but, lui, je l’appelle un Brāhmane.

387. Le Soleil brille le jour, la Lune brille la nuit, le guerrier armé brille, le Brāhmane en méditation brille, mais la gloire du Bouddha brille jour et nuit.

388. Parce qu’il a écarté le mal, il est appelé un Brāhmane ; parce que sa conduite est équilibrée, il est appelé un Samana ; puisqu’il a renoncé à ses impuretés, il est appelé «celui qui s’en va» (Pabbajito).

389. On ne doit pas frapper un Brāhmane. Non plus ce Brāhmane ne doit pas donner libre cours à sa colère contre qui le frappe. Honte à celui qui frappe un Brāhmane ; plus grande honte sur le Brāhmane qui donne libre cours à sa colère.

390. Pour un Brāhmane, cette non-revanche n’est pas de petit avantage. Quand le mental est sevré des choses chères, et que l’intention de blesser cesse, c’est seulement alors que la souffrance s’apaise.

391. Celui qui ne fait aucun mal par le corps, la parole ou le mental, celui qui est contrôlé en ces trois modes, celui-là, je l’appelle un Brāhmane.

392. Celui par qui on connaît le Dhamma enseigné par le Pleinement Eveillé, on doit assidûment le révérer comme un Brāhmane révère le feu du sacrifice.

393. Ce n’est pas par le tressage des cheveux, ni par la famille, ni par naissance que l’on devient Brāhmane. Mais, celui en qui existe à la fois la vertu et le Dhamma, il est pur, il est Brāhmane.

394. Pourquoi ces cheveux tressés, ô homme sans intelligence ? Pourquoi ce vêtement en peau d’antilope ? Intérieurement vous êtes plein de passions, extérieurement vous vous parez.

395. La personne qui porte des robes trouvées sur les tas d’ordures, qui est maigre, dont les veines sont apparentes, qui médite seule dans la forêt, celle-là, je l’appelle un Brāhmane.

396. Je ne l’appelle pas un Brāhmane, simplement parce qu’il est né ou issu d’une mère Brāhmane. Il est simplement «Monsieur», s’il a conservé les obstacles. Celui qui est libéré des obstacles, libre d’attachements, lui, je l’appelle un Brāhmane.

397. Celui qui a coupé tous les liens, celui qui ne tremble pas, celui qui a été au-delà des obstacles, celui qui est sans attaches, lui, je l’appelle un Brāhmane.

398. L’Éveillé qui a coupé la courroie (la haine), la sangle (l’attachement) et la corde (les hérésies), tout ensemble avec les dépendances (les tendances latentes), celui qui a enlevé la traverse (l’ignorance), lui, je l’appelle un Brāhmane.

399. Celui qui, sans colère, supporte le reproche, le fouet et les punitions, celui dont le pouvoir, l’arme puissance est la patience, lui, je l’appelle un Brāhmane.

400. Celui qui n’est pas haineux, mais est soumis, vertueux, non imbibé de désir, contrôlé et qui porte son dernier corps, lui, je l’appelle un Brāhmane.

401. Comme l’eau sur la feuille de lotus, comme une graine de moutarde sur la pointe d’une aiguille, celui qui ne s’attache pas aux plaisirs des sens, lui, je l’appelle un Brāhmane.

402. Celui qui réalise, ici, par lui-même, la destruction de sa souffrance, celui qui a déposé le fardeau et est émancipé, lui, je l’appelle un Brāhmane.

403. Celui dont la sagesse est profonde, celui qui est sage, celui qui est habile dans la Voie et la non-Voie, celui qui a atteint le plus haut but, lui, je l’appelle un Brāhmane.

404. Celui qui n’a aucune intimité ni avec les maîtres de maison, ni avec les sans foyer, celui qui erre sans demeure, celui qui est sans êtres chers, lui, je l’appelle un Brāhmane.

405. Celui qui a laissé le gourdin et ne frappe plus, ni faibles ni forts, celui qui jamais ne tue ou n’est cause d’un meurtre, lui, je l’appelle un Brāhmane.

406. Celui qui est amical parmi les hostiles, celui qui est paisible parmi les violents, celui qui n’est pas attaché, lui, je l’appelle un Brāhmane.

407. Celui en qui la convoitise, la haine, l’orgueil, le dénigrement, sont tombés comme une graine de moutarde déposée sur la pointe d’une aiguille, lui, je l’appelle un Brāhmane.

408. Celui qui prononce des paroles aimables, instructives et vraies, celui qui ne fait offense à personne, lui, je l’appelle un Brāhmane.

409. Celui qui dans le monde ne prend rien qui ne soit donné, que ce soit long ou court, petit ou grand, agréable ou sordide, lui, je l’appelle un Brāhmane.

410. Celui qui n’a pas de désir pour ce monde ou le prochain, celui qui est sans désir et émancipé, lui, je l’appelle un Brāhmane.

411. Celui qui n’a pas de désir, celui qui par sagesse est libre de doutes, celui qui a plongé dans le sans mort, lui, je l’appelle un Brāhmane.

412. Celui qui a transcendé et le bon et le mauvais aussi bien que les peines, celui qui est sans chagrin, sans taches et pur, lui, je l’appelle un Brāhmane.

413. Celui qui est immaculé comme la lune, celui qui est pur, serein et tranquille, celui qui a détruit le désir et le devenir, lui, je l’appelle un Brāhmane.

414. Celui qui a passé ce bourbier, ce sentier difficile, l’errance (Samsāra) et l’illusion, celui qui a traversé et est allé au-delà, celui qui est méditatif, libre de désirs et de doutes, celui qui attaché à rien, est libéré, lui, je l’appelle un Brāhmane.

415. Celui qui en ce monde, abandonnant les désirs sensuels, a renoncé en devenant un sans foyer, celui qui a détruit les désirs des sens et le devenir, lui, je l’appelle un Brāhmane.

416. Celui qui en ce monde, abandonnant la soif, renonce et devient un sans foyer, celui qui a détruit la soif et le devenir, lui, je l’appelle un Brāhmane.

417. Celui qui, écartant les liens humains et, transcendant les liens célestes, est complètement délivré de tous les liens, lui, je l’appelle un Brāhmane.

418. Celui qui a abandonné goûts et dégoûts, qui est apaisé et sans substrat, celui qui a conquis le monde et est énergique, lui, je l’appelle un Brāhmane.

419. Celui qui, en toutes façons, connaît la mort et la renaissance des existences, celui qui est détaché, bien allé (sugata), et éveillé, lui, je l’appelle un Brāhmane.

420. Celui dont la destinée n’est connue ni des Deva, ni des Gandhabba, ni des hommes, celui qui a détruit toutes les purulences et est un Arahant, lui, je l’appelle un Brāhmane.

421. Celui qui n’a pas d’attachement pour les agrégats qui soient passés, futurs ou présents, celui qui est sans attachement ni convoitise, lui, je l’appelle un Brāhmane.

422. Le sans peur, le noble, le héros, le grand sage, le conquérant, le sans désir, l’Éveillé, lui, je l’appelle un Brāhmane.

423. Celui qui connaît ses anciennes vies antérieures, qui voit les cieux et les enfers, qui a atteint la fin des naissances, qui avec une sagesse supérieure s’est parfait lui-même, qui a achevé la vie sage et la consomption totale des passions, lui, je l’appelle un Brāhmane.

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Références :

  • Traduction publiée par Albin Michel en 1993,
  • Dhammapada – La voie du Bouddha, traduction Le Dong, Éditions du Seuil, année 2002,
  • IX. Dhammapada. Texte et traduction, traduction André Bareau, Bulletin de l’École française d’Extrême-Orient, année 1963.

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